Monsieur le Secrétaire général:
Nous sommes encouragés par vos déclarations opportunes sur l'établissement d'un revenu de base universel, le cessez-le-feu mondial, la couverture maladie universelle et les effets socio-économiques du Covid-19, considérant que tout cela pourrait promouvoir et impulser un effort mondial pour remodeler le monde dans lequel nous vivons.
La situation actuelle
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La pandémie mondiale de Covid-19 a une fois de plus mis en évidence que le système actuel de gouvernance mondiale n'est pas adapté pour faire face aux crises.
Aujourd'hui, plusieurs problèmes empêchent les êtres humains d'atteindre leur plein po:
• La richesse est de plus en plus concentrée dans un nombre de plus en plus restreint de mains. Un rapport d'Oxfam publié en janvier de cette année estime que 2.153 milliardaires ont plus de richesses que les 4,6 milliards de personnes les plus pauvres du monde. Cette concentration crée les conditions pour que la mort, la maladie, l'ignorance et la violence sous toutes ses formes augmentent. Cette concentration condamne des pays entiers à mendier l'aide des riches et est indigne d'une civilisation censée être au sommet de son développement intellectuel, scientifique et technologique.
• Les dépenses militaires mondiales, après un léger déclin au début de la dernière décennie, sont à nouveau en hausse, avec 1,9 trillion de dollars dépensés pour les forces armées d'ici 2019. C'est de l'argent qui, aujourd'hui plus que jamais, doit être consacré au bien-être de l'humanité.
• Dans le contexte de tensions militaires croissantes, notre civilisation est menacée d'anéantissement. Selon l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, en cas de guerre nucléaire "limitée," dans laquelle seulement 100 des 14 000 armes nucléaires du monde explosent dans les centres urbains, deux milliards de personnes pourraient mourir des explosions elles-mêmes, de radiation et de faim, car la production agricole sera diminuée par le refroidissement des déchets expulsés dans la haute atmosphère.
• La migration forcée due à la persécution, à la violence généralisée due au conflit ou aux violations des droits humains s'est élevée à 68,5 millions de personnes en 2017. Des milliers d'entre eux meurent en Méditerranée, dans le désert du Sahara, en Amérique centrale, en Asie et ailleurs dans leur tentative d'obtenir de meilleures conditions de vie et de sécurité.
• Les aspirations exprimées dans la Déclaration universelle des droits humains sont encore loin d'être une réalité pour la population mondiale.
• Les millions de femmes qui représentent plus de 50 % de la population mondiale, luttent sous toutes les latitudes pour surmonter la violence dont elles sont victimes - dans tous les domaines - par le système patriarcal dominant. Il est impératif d'activer les mesures de sécurité et d'éducation nécessaires pour éradiquer la violence sexiste qui prend quotidiennement la vie de milliers de femmes dans le monde, ainsi que pour leur assurer la parité des salaires, des opportunités professionnelles et personnelles, ainsi que le droit à la santé, et à l'éducation sexuelle et reproductive .
• Les personnes qui s'identifient comme LGBTI+ ont les mêmes droits que n'importe qui d'autre, mais aujourd'hui elles souffrent de la violence partout dans le monde. La dernière fois qu'un rapport a été produit, en 2015, le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits humains a exhorté "les États à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la violence et à la discrimination contre les adultes, les adolescents et les enfants lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexuels (LGBTI) et la situation ne s'est guère améliorée ces dernières années.
• Dans le domaine de l'enfance, pour ne citer qu'un seul indicateur du dernier rapport de l'UNICEF, "au moins un enfant sur trois, de moins de cinq ans, ne grandit pas bien à cause de la malnutrition."
• Les peuples indigènes de toutes les latitudes, malgré la consécration de leurs droits dans des instruments internationaux largement reconnus, sont discriminés, déplacés, persécutés et tués afin d'assurer le vol et l'exploitation de leurs territoires. Cela compromet leur vie et prive la société dans son ensemble de sa contribution, tant sur le plan culturel que sur celui de la défense d'une relation équilibrée avec l'environnement qui pourrait garantir notre survie en tant qu'espèce.
• Selon la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, la planète est au bord d'une catastrophe environnementale dans des domaines tels que le déclin de la biodiversité, la production alimentaire, la pollution des océans, le rétrécissement des zones forestières et l'urbanisation croissante. Un million d'espèces sont menacées d'extinction.
• En ce qui concerne le changement climatique en particulier, le monde lutte pour limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degrés, et vous avez vous-même exprimé votre déception face au manque de résultats du dernier cycle de négociations de la COP à Madrid.
Sans ajouter d'autres indicateurs, ceux exprimés ici sont plus que suffisants pour montrer que l'organisation du monde ne répond pas aux besoins des populations ni aux aspirations de la Charte des Nations Unies, à savoir:
• "Pour préserver les générations futures du fléau de la guerre, qui a infligé à deux reprises des souffrances indicibles à l'humanité."
• "Réaffirmer la foi dans les droits fondamentaux de l'être humain, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes et des nations, grandes et petites. "
• "Créer les conditions dans lesquelles la justice et le respect des obligations découlant des traités et autres sources du droit international peuvent être maintenus."
• "Promouvoir le progrès social et élever le niveau de vie dans le cadre d'un concept plus large de liberté."
Comment en sommes-nous arrivés là?
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Les Nations unies sont nées des ruines laissées à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Conférence de Bretton Woods, convoquée par les vainqueurs de cette guerre, a mis en place un ordre financier qui n'a pas réussi à apporter la prospérité économique à la grande majorité de la population mondiale. Au contraire, elle a accru l'inégalité entre les personnes et les pays riches et pauvres, comme jamais auparavant dans l'histoire.
L'argent, en tant qu'outil d'échange de biens et de services, a "pris une vie propre" grâce à l'usure et à la spéculation. À maintes reprises, l'économie mondiale a créé des bulles de richesse fictives qui explosent ensuite, détruisant la vie de gens ordinaires dont les moyens de subsistance disparaissent sous leurs pieds à cause de décisions prises à Wall Street, à la Bourse de Londres et de Tokyo, etc. Nous sommes toujours confrontés aux conséquences de la crise de 2008 et les programmes d'austérité imposés dans le monde entier ont gravement entravé la capacité de nombreux pays à la fois à se développer et à faire face à l'actuelle pandémie de Covid-19.
Mesurer les progrès uniquement en termes de croissance économique est non seulement insoutenable, mais c'est la raison même de la situation actuelle qui nous menace tous.
Quelle est la solution?
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Nous devons construire un nouveau modèle de société basé sur une convention collective inclusive dans toute sa diversité (femmes, enfants, peuples indigènes, diversité sexuelle, jeunesse, etc.), avec une large participation populaire, qui place la valeur de la vie humaine et de la vie sur la planète au-dessus de tout autre intérêt. L'humanité possède les connaissances et le savoir-faire nécessaires pour concevoir un nouveau système favorable à tous les êtres humains et à la biodiversité que nous devons respecter.
Mesures urgentes:
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1. Mise en place d'un revenu de base, qui devient un droit humain, présentant les caractéristiques suivantes:
○ Universel: pour toute la population du monde.
○ Inconditionnel: que le bénéficiaire travaille ou non, et qu'il ait ou non d'autres sources de revenus.
○ Individuel: pour chaque personne, quelle que soit la personne avec laquelle elle vit.
○ Suffisante: pour couvrir les besoins de subsistance de base (nourriture, logement, etc.) et des conditions de vie décentes.
○ Permanent: au-delà de la durée de la pandémie de covid-19.
Ce revenu de base sera complémentaire et ne remplacera jamais les droits déjà acquis dans certains pays, tels que la gratuité de l'enseignement et de la santé publique, la retraite et les pensions, les prestations d'invalidité, etc.
2. Mettre en œuvre et garantir une couverture maladie universelle pour tous les êtres humains.
3. Un cessez-le-feu permanent sur toutes les guerres.
4. Application des fonds d'armement aux mesures visées aux points 1 et 2.
Construire un nouveau modèle social
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Secrétaire général: Nous vous proposons de convoquer une Conférence des peuples pour concevoir un nouveau mode d'organisation sociale planétaire qui respecte la diversité culturelle tout en étant capable de maintenir la vie humaine, en équilibre avec la nature et l'environnement.
Le principal paradigme sera de placer l'être humain comme valeur centrale, cette nouvelle forme d'organisation devrait donc inclure:
1. Un nouveau système économique solidaire au service de l'être humain, et non l'inverse. Il sera nécessaire d'éliminer la spéculation, l'usure et toutes sortes de paradis fiscaux, de redéfinir la valeur des biens, du travail (rémunéré ou non), ainsi que le sens et la valeur de l'argent.
2. Un revenu de base universel et inconditionnel dans les termes exprimés ci-dessus. Nous proposons en outre que le montant soit le même pour toute l'humanité.
3. Avancer dans un processus de Démocratie réelle qui permette à la population de prendre toutes les décisions liées au bien-être humain: alimentation, santé, logement, éducation, eau, énergie, culture, protection de l'environnement, transports, système de retraite, accès aux sciences et aux technologies, etc.
4. Élimination des armes nucléaires et désarmement progressif et proportionnel de tous les types d'armes.
5. L'élimination de toutes les formes polluantes de production d'énergie, y compris les combustibles fossiles et l'énergie nucléaire.
6. Des politiques qui favorisent le développement des régions les plus pauvres du monde, en leur apportant les meilleures conditions de vie disponibles sur la planète, ainsi que l'élimination des accords commerciaux inégaux.
7. Rendre les dernières avancées technologiques accessibles à l'ensemble de la planète.
8. Indépendance et souveraineté de tous les territoires "non autonomes," comme étape vers l'élimination des frontières et des visas qui portent préjudice à la majorité de la population.
9. La pleine application de la Déclaration universelle des droits humains et sa mise à jour en fonction des changements technologiques.
10. Une refondation des Nations Unies qui répond aux principes qui l'ont fait naître. Cela garantit à tous les pays des processus équitables, exempts de toute extorsion ou de tout intérêt particulier, qu'il s'agit d'une organisation véritablement démocratique où les membres ont un pouvoir de vote égal, en éliminant la possibilité de veto pour tous.
Jusqu'à présent, l'expression de nos aspirations. Une proposition globale que nous proposons d'échanger et de discuter avec tous ceux qui partagent avec nous la nécessité de construire un monde nouveau. Ces points ne sont donc pas exclusifs, mais ouverts à la contribution d'autres personnes et groupes.
Nous, soussignés, entendons participer activement et encourager d'autres personnes à contribuer à cette construction commune. Nous restons à votre disposition pour collaborer à la mise en œuvre de ces actions. Nous attendons avec impatience votre réponse rapide.
Salutations distinguées,
Réseau Humaniste pour le Revenu de Base Universel
(Red Humanista por la Renta Básica Universal)
