Des voyageurs sans bagages
Ce sont des voyageurs sans bagages. Chaque matin à l'aube, ils envahissent les quais de la gare de Vendôme pour aller travailler dans la capitale. Paris, à deux cents kilomètres de là. Provinciaux lanuit, Parisiens le jour, ils sont de plus en plus nombreux à tenter de concilier épanouissement professionnel ct qualité de vie. Ils ont fui Paris, ses loyers inabordables et son quotidien trop stressant.

À la SNCF (Société nationale des chemins de fer français), on les appelle les « navetteurs » avec une pointe d'irritation dans la voix, car ces néoruraux ont pris la fâcheusehabitude de dénoncer les hausses de tarifs. À force de se fréquenter matin et soir dans le train, certains ont développé un sens particulier de la convivialité, et il n'est pas rare de voir des petits groupes se former nu gré des conversations ou des parties de tarot improvisées, ni d'observer les écrans de portables des bosseurs acharnés s'allumer, tandis que des dormeurs en mangue de sommeil terminent leur nuit écroules dans leur siège.
Malgré ces comportements différents, tous s'accordent à préférer leur vie de navetteur confortable à celle des banlieusards stressés, même si certains reconnaissent ne profiter de la nature que la nuit en hiver. Et lorsqu'ils débarquent à la gare, on les voit se mettre sans tarder au rythme de la capitale : marche rapide, mine fermée, ils attrapent un journal gratuit avant de s'enfoncer dans le métro et de devenir de « vrais » Parisiens.

D’après Libération
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