Les relations entre la société actuelle et les sciences et techniques évoluent. De minorités constituées autour d’un rejet de celle-ci tentent d’imposer leur loi et d’interdire progressivement tout débat public sérieux des scientifiques ne partageant pas leur opinion. Ces derniers sont de plus en plus interpelés s’ils abordent publiquement et de façon non idéologique des questions relatives aux ondes électromagnétiques, aux nanotechnologies, au nucléaire, au gaz de schiste. Il devient difficile de recruter dans les disciplines concernées.
Les organismes de recherche on été conduits à donner une forte priorité aux études portant sur les risques, même ténus, de ces techniques, réduisant ainsi leur potentiel de compréhension et d’innovation. Or c’est la science et la technologie qui, par l’élaboration de nouveaux procédés et dispositifs, améliorent les conditions de vie des hommes, et protègent l’environnement.
Notre modèle est en difficulté suite à sa perte de compétitivité. Comment imaginer remonter la pente sans innover ? Comment innover si la liberté de créer est systématiquement contestée et si la méfiance envers les chercheurs est généralisée ? Les scientifiques doivent pouvoir s’exprimer dans leurs domaines d’expertise car la démocratie même est menacée si elle est incapable d’entendre des expertises, mêmes contraires à la pensée dominante.
D’après Libération