Avec son propre réseau social, Instagram, WhatsApp et Messenger, Facebook est en position ultra-dominante sur le marché des réseaux sociaux. Seuls Snapchat et Twitter lui échappent : le premier est en croissance, le second sur le déclin, et tous deux ont des audiences assez basses en comparaison avec les services possédés par Facebook.

Jamal El Hassani, www.journaldunet.com, 30 mai 2018.

Le plus inquiétant et rassurant en même temps pour ceux qui innovent, c’est de constater qu’un service de 3 ans d’âge et à peine une cinquantaine d’employés comme WhatsApp puisse venir faire de l’ombre à un géant coté en Bourse [ayant] 10 ans d’existence. C’est la preuve que les barrières à l’entrée restent faibles sur ces marchés technologiques. Beaucoup de modèles économiques sont compliqués à trouver dans ce secteur et en plus les rentes qu’ils génèrent peuvent être remises en cause par de nouveaux entrants plus innovants et rapides.

Christophe Alix, Libération

Sept ans après sa création, Snapchat, l’application préférée des moins de 25 ans, suscite encore des doutes. Snap, l’entreprise qui la développe, est pourtant valorisée à près de 17 milliards de dollars en Bourse, c’est-à-dire près de deux fois plus qu’Iliad, maison-mère de Free. Mais Snap n’a toujours pas dégagé le moindre bénéfice. […]

C’est un réseau social et une philosophie qui s’oppose à celle de Facebook, c’est-à-dire la course aux likes. Snapchat prétend en effet favoriser la créativité. Le caractère éphémère des snaps encourage à faire des essais sans peur du ratage. […]

Zuckerberg décide de « tuer » Snapchat

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a très vite compris la menace. Dès 2013, il offre déjà en effet de racheter Snapchat pour 3 milliards de dollars. Mais surprise : Evan Spiegel, 23 ans, refuse.

Bien vu ! Quatre ans plus tard […] Mark Zuckerberg décide alors de « tuer » Snapchat en copiant ses fonctionnalités les plus populaires pour Instagram et WhatsApp, deux applis mobiles qui, elles, ont accepté de se laisser racheter… La greffe prend si bien que les stories sur Instagram sont aujourd’hui utilisées par 400 millions de personnes. Deux fois plus que le nombre quotidien d’utilisateurs actifs de Snapchat. […]

Snapchat a beau rester l’appli favorite des jeunes, ce public est versatile. Pour le garder, elle se doit de rester « fun ». Innover est un impératif.

Y. Adaken, Pour l’éco, octobre 2018.

Snapchat démarre la rentrée avec [de] nouvelles innovations marketing.

• Shoppable Snap Ads : cette nouveauté permet à une marque de faire figurer son catalogue de produits au sein du format Snap Ad, où les utilisateurs peuvent accéder directement aux détails du produit.

•  Catalogue produits : les annonceurs vont pouvoir directement importer leurs catalogues de produits à Snapchat tout en automatisant la création de leurs publicités pour leurs campagnes sur la plateforme. […]

•  Advanced Pixel Targeting (Outil de ciblage avancé) : en utilisant cet outil, les annonceurs peuvent créer des audiences personnalisées à partir d’actions que les utilisateurs effectuent sur leur site. Cela leur permettra de proposer aux utilisateurs de Snapchat des campagnes en fonction de leurs préférences d’achat.

L’ADN, 28 septembre 2018.

La concurrence est le fondement essentiel de l’efficacité du marché, car elle contraint les entreprises à fournir les meilleurs produits au meilleur prix, faute de quoi leurs concurrents seront préférés par les consommateurs. Elle discipline les profits. Elle fournit de puissantes incitations à réduire les prix, à investir, à prendre des risques et à innover. Le plus important étant sans doute l’incitation à innover. L’émergence de nouveaux concurrents sur un marché se traduit par une baisse des prix, et donc des profits, car les nouveaux entrants sont contraints de proposer des prix plus bas que [ceux des] entreprises en place s’ils veulent prendre des parts de marché. C’est la raison pour laquelle il est si important que les entreprises ne puissent pas bloquer l’arrivée de nouveaux arrivants.

La pression de la concurrence incite donc à l’innovation. Des techniques de production nouvelles permettent d’augmenter les profits, la réduction des coûts pouvant se traduire par une hausse des marges ou par une baisse des prix qui accroît la part de marché. Surtout, comme l’a souligné en son temps l’économiste Joseph Schumpeter, un produit vraiment nouveau met l’entreprise qui le vend en situation de monopole temporaire. Elle peut ainsi pratiquer des prix élevés et gonfler ses profits. […] La redoutable efficacité des mécanismes du marché vient aussi du fait que ce monopole est très fugace, car le succès de l’innovation appelle l’imitation et, avec elle, la baisse des volumes vendus et des marges bénéficiaires.

Arnaud Parienty, Alternatives économiques, HS poche n°46