Les écoles sans police sont les écoles plus sécuritaires: Mettre fin à la presence policière dans les écoles de Vancouver (FRENCH VERSION: Police Free Schools are Safer Schools)
Les récents meurtres médiatisés de personnes noires et indigènes par des policiers aux États-Unis et au Canada ont catalysé une conversation publique nécessaire sur le racisme systémique, et en particulier le racisme anti-noir et anti-autochtone. Des manifestations sans précédent dans les grandes villes autour du monde constituent l’arrière-plan des appels de plus en plus nombreux à remettre en question le rôle et le mandat de la police dans notre société. C’est notre responsabilité envers nos enfants et nos jeunes de faire avancer ces conversations importantes dans les écoles.
 
En tant que parents, éducateurs et membres de la communauté, nous voulons que les écoles soient des lieux où tous les enfants et les jeunes se sentent bienvenues, en sécurité et valorisées. Nous voulons croire que c'est déjà le cas, mais de nombreux élèves noires, autochtones, racialisées et leurs familles ne se sentent pas en sécurité dans les écoles où la police est présente. Des recherches récentes démontrent l'inefficacité et les effets négatifs des agents de liason scolaires (ALS). Nous demandons l'arrêt immédiat des programmes d'agents de liaison scolaires dans les écoles, et la réorientation de ces fonds vers des programmes communautaires dans les écoles.
 
 
Quoi que nous voulions dire à propos de la police, la police moderne est fondée sur le mal ancré dans le mal. Comme l'observe l'experte en police Robyn Maynard, la GRC a été créée pour ‘nettoyer’ les plaines dans le cadre du projet de génocide autochtone. Le racisme et les abus de pouvoir actuels dans ces institutions sont bien documentés.  La Colombie-Britannique a le taux le plus élevé de décès imputables à la police par habitant dans le pays. En outre, les communautés autochtones et noires sont surreprésentées dans les pratiques de profilage racial, de questionnement et de fouille sans raison, ainsi que dans les prisons. En 2017, les peuples autochtones représentaient plus de 16 % des contrôles de rue, alors qu'ils constituent 2 % de la population de Vancouver, et les noirs représentaient 5 % des contrôles de rue, alors qu'ils ne représentent que 1 % de la population.
 
 
Il n'est donc pas surprenant que les ALS soient placés de manière disproportionnée dans des écoles où il y a plus d'élèves noirs, autochtones, marginalisés et à faible revenu, qui sont déjà victimes d'une surveillance démésurée. La police peut entrer dans les salles de classe sans l'accord d'un enseignant, et elle participe à toutes sortes d'activités: des voyages scolaires, les journées d'orientation professionnelle, et les clubs ciblant les étudiants à faibles revenus. Dans ces contextes, les ALS qualifient certains codes culturels différents ou comportements normatifs d’adolescents comme étant menaçants ou déviants, tels que se rassembler en groupe. Ceci entraîne une surveillance accrue et l’étiquetage des élèves comme étant "à haut risque", et donc mène à leur criminalisation dans le cadre du «pipeline» école-prison”. La Société canadienne de pédiatrie a récemment déclaré que "le racisme est un déterminant social de la santé qui mine le développement des adolescents et qui a un impact profond et permanent sur les jeunes et leur état de santé". Si les conseils scolaires et les administrateurs se soucient vraiment du bien-être de tous les élèves, ils doivent s'attaquer aux effets négatifs de la presence policière dans les écoles sur les élèves racisés.

Prenez, par exemple, le témoignage de l'élève Haleluya Hailu. Comme elle l'écrit dans Burnaby Now : "En tant que femme noire, en tant qu'étudiante et, en fin de compte, en tant que personne. En retournant dans mes salles de classe à moitié vides, la dernière chose que je veux voir, c'est un agent de la GRC qui me regarde. Si vous vous sentez rassuré par un badge et une arme, c'est un privilège que j'aimerais pouvoir avoir".
 
 
Compte tenu des expériences de Haleluya et d'autres jeunes racialisés et marginalisés en Colombie-Britannique (VSB, 2019b ; Weissman, 2014), ainsi que des récentes déclarations de la Société canadienne de pédiatrie et du Conseil de la santé de Toronto sur les effets néfastes du racisme, nous devons porter notre attention sur le nombre croissant de recherches indiquant qu'il n'existe aucune preuve irréfutable de l'avantage d'avoir des ALS dans le système scolaire public. Nous devons également réfléchir de manière critique à nos priorités et à nos valeurs.  Alors que les coupures continues dans le système éducatif et que les dangers de la présence policière sont évidents, les ALS sont tout de meme devenus progressivement des éléments permanents du système scolaire de la Colombie-Britannique. Ces changements n'ont pas rendu nos étudiants plus sécuritaires. Comme le note l'activiste et l’intellectuelle Sandy Hudson, "ce défraiement systématique de l'éducation a entraîné une diminution du nombre d'enseignants et de conseillers à l'école [...] Les adultes formés pour soutenir les enfants et les jeunes ont maintenant été remplacés par la police, qui est plutôt censée contrôler les élèves".
 
Alors que nous nous dirigeons vers une société plus juste, retirer la police des écoles est une proposition raisonnable et qui ce fait déja avec succès. Tout d'abord, ce n’est pas toutes les écoles qui ont une présence policière. Parmi ceux qui l’ont, le précédent du retrait de la police des écoles publiques existe : le Conseil scolaire du district de Toronto a mis fin à la présence de la police dans les écoles en 2017 et d'autres districts scolaires ont suivi ce meme mouvement depuis. La même année à Vancouver, une mère autochtone, Chrisse Oleman, est intervenue auprès d'un groupe de soignants et de membres de la communauté préoccupés par la presence du service de police de Vancouver dans l'école de ses enfants dans l’est de Vancouver. Elle ne voulait pas que la présence policière soit normalisée dans l'école de ses enfants, car elle connaissait trop bien les façons dont la police avait échoué de maintenir une relation de confiance avec les personnes autochtones et leur ont causé du mal. Le groupe a réussi et, par conséquence, le VPD n’est plus invité à l'école pour les assemblées et les événements communautaires.
 
Oleman encourage les autres parents à s'organiser également dans leur propre communauté scolaire: "Trop tôt, nos précieux enfants ne seront plus aussi mignons et ils seront considérés comme une menace, et la majorité d'entre eux commenceront à ‘correspondre à une description’". Oleman met en garde contre la normalisation de la présence policière dans les écoles  en tant que force neutre, indiquant que ceci pose un vrai risque à la sécurité. Elle declare que "les parents ne devraient pas céder, peu importe ce qu’on leur dise. Les gens vont essayer d’offrir une tournure positive à la situation, mais nous devons garder à l'esprit la question essentielle de la sécurité".
 
En tant que parents, éducateurs et membres de la communauté, nous voulons que les écoles soient des lieux où tous les enfants et les jeunes se sentent bienvenuEs, en sécurité et valorisées. Nous vous demandons donc de plaider pour l'arrêt immédiat des programmes d'agents de liaison dans les écoles. Nous vous demandons d’entrer en consultation directe avec les communautés scolaires – et particulièrement les parents et les élèves noirs et autochtones – pour créer des programmes communautaires qui adoptent une approche réparatrice et consciente des traumatismes subis, afin d'assurer la sécurité et le bien-être de tous les élèves.

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