En marge de la prochaine exposition consacrée à Vincent van Gogh à Auvers-sur-Oise (https://www.musee-orsay.fr/fr/agenda/expositions/van-gogh-auvers-sur-oise). Les derniers mois au musée d’Orsay à l’automne 2023, se déploie un projet d'avatar virtuel de l’artiste hollandais Vincent van Gogh, réalisé en partie sous la direction scientifique de Wouter Van der Veen, secrétaire général et directeur scientifique de l'Institut Van Gogh à Amsterdam. Il permet aux visiteurs de converser avec l’artiste, sa vie, ses oeuvres grâce à l’intelligence artificielle. C’est un Vincent van Gogh prolixe auquel vont être confrontés les spectateurs loin de la légende du martyr solitaire et incompris. Une manière de vulgariser le corpus épistolaire laissé par l’artiste ? Voire de poursuivre la rencontre virtuelle avec la lecture de la correspondance avec Émile Bernard mise en ligne sur Gallica (https://gallica.bnf.fr/conseils/content/vincent-van-gogh) ou de se familiariser avec l’écriture de l’histoire de l’art par le biais de blogs (https://arthenon.com/fr/), particulièrement ceux interrogeant les derniers mois de l’année 1890.
Le mouvement des images
Qu’est-ce que le récit de l’histoire des arts au prisme de l’IA ? Une accumulation, une mise en images en une minute chrono ? L’artiste 3D et photographe amateur Fabio Comparelli est à l’origine d’une séquence d’animation créée grâce à Stable Diffusion (voir ci-dessous), qui génère des images à partir de descriptions. Si le spectateur reste dubitatif devant une avalanche de références et de formes, la réflexion sur l’histoire de l’art
au défi de l’intelligence demeure pertinente. Spectaculaire, démesure, monumentalité sont autant de
notions qu’explorent en 2022, dans la Grande Nef du Centre Pompidou Metz, l’artiste Refik Anadol avec
l’installation immersive Machine Hallucinations – Rêves de nature présentée dans un court documentaire sur la chaîne France 24 (voir ci-dessous). L’intelligence artificielle devient collaboratrice du travail de l’artiste, au même titre que l’équipe pluridisciplinaire de scientifiques. Plus de deux cent millions d’images liées à la nature et disponibles publiquement sont affichées sur une toile numérique de 10 mètres sur 10 mètres, 100 m2 d’images en mouvement permanent offertes au spectateur. Le dossier de presse (https://www.centrepompidou-metz.fr/fr/programmation/exposition/refik-anadol) présente ce processus de travail comme « un ensemble de données [...] traité par un logiciel personnalisé mis au point par le Refik Anadol Studio en collaboration avec l’équipe de recherche quantique de Google AI, qui utilise de nouvelles méthodes d’utilisation des données. Ainsi, l’intelligence artificielle spécule sur d’autres apparences d’images de la nature, au sein d’un ordinateur parmi les plus sophistiqués au monde, capable d’effectuer ses calculs en utilisant directement les lois de la physique quantique, générant de fait un bruit quantique. » La Grande Nef du Centre Pompidou Metz a accueilli quelques années plus tôt en 2013 une exposition consacrée à Parade le rideau de scène de Picasso (https://www.centrepompidou.fr/en/offre-aux-professionnels/enseignants/dossiers-ressources-sur-lart/pablo-picasso/rideau-de-scene-du-ballet-parade) (10,50 mètres de haut, 16,40 mètres de large). Avec les élèves, il est possible d’initier une comparaison entre deux oeuvres aux matériaux, aux formes, aux techniques fort différents et de les rapprocher autour de la notion d’art total.
Des supports pédagogiques possibles
Initier des débats en classe autour de l'Intelligence artificielle grâce à l'écoute de « podcasts » Une série audio de six épisodes L’art au défi de l’intelligence artificielle de la rédaction de France Culture (https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-l-art-au-defi-de-l-intelligence-artificielle) propose une lecture sur les bouleversements dans les arts liés au développement de l'intelligence artificielle dans la musique, le cinéma, la photographie (voir portrait de Franck Lecrenay ci-dessous), la peinture et la littérature. Enrichie par l’analyse de spécialistes de l'histoire et de l’économie de l'art, cette série permet de nourrir la réflexion des élèves, de travailler l'argumentation et la lecture d'une oeuvre, notamment en première spécialité histoire des arts, dans le cadre de la thématique La valeur économique de l’art : le marché, l’économie, leurs lieux et leurs acteurs (https://eduscol.education.fr/document/23641/download). Le dernier épisode convoque Léa Saint-Raymond historienne de l’art à la tête de l’Observatoire des humanités numériques de l’ENS.
Des oeuvres à la loupe, apprendre à exercer son esprit critique grâce à des documentaires La série documentaire Les dessous des images proposée par la chaîne Arte livre des analyses au scalpel dans l'interprétation de l'image. Plusieurs numéros s'avèrent pertinents pour déployer en classe une lecture critique, inscrire la création dans l'histoire des liens troubles entre art et technologie. La toile qui a remporté un premier prix à la Foire d'État du Colorado Théâtre d'opéra spatial par Jason Allen est un exemple d’étude dans le cadre de la thématique en première spécialité Les matières, les techniques et les formes : production et
reproduction des oeuvres uniques ou multiples (https://eduscol.education.fr/document/23629/download).