"France challenged on the grounds of its law penalising the purchase of sexual acts: the ECtHR must protect human dignity and the unavailability of the human body"

This is an open letter to be signed by actors of the judicial system : judges, lawyers & jurists

FRENCH AND SPANISH VERSIONS BELOW:

"To say that women have the right to sell themselves is to conceal the fact that men have the right to buy them" - Françoise Héritier.

We, judges, lawyers and jurists from X countries, reaffirm that criminalising the purchase of sexual acts is one of the best way to protect human dignity, the unavailability and non-patrimoniality of the human body, while combating trafficking in human beings for the purposes of sexual exploitation and prostitutional violence.

Whereas the ban on the purchase of sexual acts in France is being challenged before the European Court of Human Rights, we recall that French legislation meets the obligations arising from international and European law in the fight against the prostitution system and trafficking in human beings.

In 1960, France ratified the Convention for the Suppression of the Traffic in Persons and of the Exploitation of the Prostitution of Others, stating in its preamble that “prostitution (...) is incompatible with the dignity and worth of the human person”. 

In 1983, France ratified the Convention on the Elimination of Discrimination against Women, Article 6 of which obliges States “to take all appropriate measures, including legislative, to suppress all forms of traffic in women and exploitation of prostitution of women.”

In 2002, France ratified the (Palermo) Protocol to Prevent, Suppress and Punish Trafficking in Persons, Especially Women and Children, Article 9(5) of which creates an obligation for States “to adopt or strengthen legislative or other measures (...) to discourage the demand that fosters all forms of exploitation of persons, especially women and children.”

It should be noted that the UN Special Rapporteur on trafficking in persons, especially women and children, has recognised that the obligation created by Article 9(5) can be effectively fulfilled through the criminalisation of the purchase of sexual acts. In addition, the UN Special Rapporteur on violence against women and girls recently called on the French government to continue “to intensify its fight against the demand for the purchase of sexual acts”, recognising that the law of 13 April 2016 represented an important step towards advancing the legal obligations of Article 9.5 of the Palermo Protocol.

Finally, the European Parliament, in its Resolution of 14 September 2023, calls on States to "make it a criminal offence to solicit, accept or obtain a sexual service from a person in exchange for remuneration, a promise of remuneration, the provision of a benefit in kind or the promise of such a benefit;" (§41) in identical terms to Article 225-12-1 of the French Penal Code on the use of prostitution. 

The criminalisation of the purchase of sexual acts fulfills the objective of combating trafficking in human beings for the purpose of sexual exploitation, pimping and organised crime. By tackling the demand for the purchase of sexual acts, and guaranteeing protection for victims, this measure combats the exploitation of the most vulnerable in our societies. 

Allowing the purchase of sexual acts in our societies means allowing the dehumanisation and commodification of women and girls, who are the prime targets of the prostitution system and trafficking for sexual exploitation. It entrenches a fundamental inequality between women and men and an obstacle to human dignity. 

EDIT 05.12 ADDITION : In addition, although we welcome the recent judgment of the ECHR in Krachunova v. Bulgaria upholding the right to compensation of a victim of pimping, we deplore its use of the expression "sex work", which is contrary to the agreed language of international and European law and serves as a euphemism masking the violence of prostitution.

We, actors of the judicial system, are opposed to the possible repeal of the criminalisation of the purchase of sexual acts in France and elsewhere. We call on the European Court of Human Rights to protect the women and girls under its jurisdiction by stating loud and clear that they are not for sale, and that no one is entitled to buy them.


VERSION FRANCAISE:

La France mise en cause pour sa lutte contre l’achat d’actes sexuels : la CEDH doit protéger la dignité humaine et l’indisponibilité du corps humain

Dire que les femmes ont le droit de se vendre, c’est masquer le fait que les hommes ont le droit de les acheter” Françoise Héritier.

Nous magistrat.e.s, avocat.e.s et juristes issu.e.s de X pays européens, réaffirmons que la pénalisation de l’achat d’actes sexuels est un des meilleurs moyens de protéger la dignité humaine, l’indisponibilité et de non-patrimonialité du corps humain tout en luttant contre la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle et la violence prostitutionnelle. 

Alors que la pénalisation de l’achat d’actes sexuels en France est mise en cause devant la Cour européenne des droits de l’Homme, nous rappelons que la législation française répond aux obligations découlant du droit international et européen en matière de lutte contre le système de la prostitution et la traite des êtres humains.

En 1960, la France ratifie la Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui affirmant dans son préambule : “la prostitution (...) est incompatible avec la dignité et la valeur de la personne humaine”. 

En 1983, la France ratifie la Convention pour l’Élimination des Discrimination à l’Égard des Femmes, dont l’Article 6 crée une obligation pour le Etats de prendre “toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour supprimer, sous toutes leurs formes, le trafic des femmes et l'exploitation de la prostitution des femmes.”

En 2002, la France ratifie le Protocole (de Palerme) visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants en particulier les femmes et les enfants, dont l’article 9(5) crée une obligation pour les États “d'adopter ou de renforcer des mesures législatives ou autres (...) pour décourager la demande qui favorise toutes les formes d'exploitation des personnes, en particulier des femmes et des enfants.”

Il est à noter que la Rapporteuse Spéciale de l’ONU sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, a reconnu que l'obligation créée par l'article 9(5) peut être remplie de manière effective par le biais de la pénalisation de l'achat d'actes sexuels. En outre, la Rapporteuse Spéciale de l’ONU sur les violences contre les femmes et les filles a récemment appelé le gouvernement français à continuer à intensifier “sa lutte contre la demande d'achat d'actes sexuels”, reconnaissant que la loi du 13 avril 2016 représentait “un pas important vers l'avancement des obligations légales de l'article 9.5 du protocole de Palerme.”

Enfin, le Parlement européen, dans sa Résolution du 14 septembre 2023, appelle les Etats à “ériger en infraction pénale le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir un service sexuel d’une personne en échange d’une rémunération, d’une promesse de rémunération, de la fourniture d’un avantage en nature ou de la promesse d’un tel avantage;” (§41) dans des termes identiques à l’article 225-12-1 du Code pénal français portant sur le recours à la prostitution. 

La pénalisation de l’achat d’actes sexuels remplit l’objectif de lutter contre la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, le proxénétisme et la criminalité organisée. En tarissant la demande pour l’achat d’actes sexuels, et en garantissant une protection aux victimes, cette mesure et lutte contre l’exploitation des plus vulnérables dans nos sociétés. 

Permettre l’achat d’actes sexuels dans nos sociétés, c’est permettre la déshumanisation et la marchandisation des femmes et des filles, les principales touchées par la prostitution et la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. C’est entériner une inégalité fondamentale entre les femmes et les hommes, un obstacle à la dignité humaine. 

AJOUT LE 05.12: En outre, bien que nous saluions le récent jugement de la CEDH dans l’arrêt Krachunova contre Bulgarie entérinant le droit à la compensation d'une victime de proxénétisme, nous déplorons son usage de l’expression « travail du sexe » contraire au langage agréé du droit international et européen précité, et constituant un euphémisme masquant la violence prostitutionnelle.

Nous actrices et acteurs du monde judiciaire, nous élevons contre l’abrogation possible de la pénalisation d’achats d’actes sexuels en France et ailleurs. Nous appelons à ce que la Cour européenne des droits de l’Homme protège les femmes et les filles sous sa juridiction en affirmant haut et fort qu’elles ne sont pas à vendre, et que nul n’a le droit de les acheter.


Signataires:


VERSIÓN ESPAÑOLA 

"Francia impugnada por su ley que penaliza la compra de actos sexuales: el TEDH debe proteger la dignidad humana y la indisponibilidad del cuerpo humano"
Carta abierta firmada por los actores del sistema judicial: jueces, abogados y juristas.

"Decir que las mujeres tienen derecho a venderse es ocultar que los hombres tienen derecho a comprarlas" - Françoise Héritier.

Nosotros y nosotras, jueces, abogados y juristas de X países, reafirmamos que la penalización de la compra de actos sexuales es una de las mejores formas de proteger la dignidad humana, la indisponibilidad y la no patrimonialidad del cuerpo humano, al tiempo que se lucha contra la trata de seres humanos con fines de explotación sexual y violencia prostitucional.

Mientras que la prohibición de la compra de actos sexuales en Francia está siendo impugnada ante el Tribunal Europeo de Derechos Humanos, recordamos que la legislación francesa responde a las obligaciones derivadas del derecho internacional y europeo en materia de lucha contra el sistema de prostitución y la trata de seres humanos.

En 1960, Francia ratificó el Convenio para la represión de la trata de personas y de la explotación de la prostitución ajena, declarando en su preámbulo que "la prostitución (...) es incompatible con la dignidad y el valor de la persona humana".

En 1983, Francia ratificó la Convención sobre la eliminación de todas las formas de discriminación contra la mujer, cuyo artículo 6 obliga a los Estados a "adoptar todas las medidas apropiadas, incluso de carácter legislativo, para suprimir todas las formas de trata de mujeres y explotación de la prostitución de la mujer".

En 2002, Francia ratificó el Protocolo (de Palermo) para prevenir, reprimir y sancionar la trata de personas, especialmente mujeres y niños, cuyo artículo 9(5) crea la obligación para los Estados de "adoptar o reforzar medidas legislativas o de otro tipo (...) para desalentar la demanda que fomenta todas las formas de explotación de personas, especialmente mujeres y niños."

Cabe señalar que el Relator Especial de la ONU sobre la trata de personas, especialmente mujeres y niños, ha reconocido que la obligación creada por el artículo 9(5) puede cumplirse eficazmente mediante la tipificación como delito de la compra de actos sexuales. Además, la Relatora Especial de la ONU sobre la violencia contra las mujeres y las niñas pidió recientemente al Gobierno francés que continúe "intensificando su lucha contra la demanda de compra de actos sexuales", reconociendo que la ley de 13 de abril de 2016 representó un paso importante hacia el avance de las obligaciones legales del artículo 9.5 del Protocolo de Palermo.

Por último, el Parlamento Europeo, en su Resolución de 14 de septiembre de 2023, pide a los Estados que "tipifiquen como delito la solicitud, aceptación u obtención de un servicio sexual de una persona a cambio de una remuneración, una promesa de remuneración, el suministro de un beneficio en especie o la promesa de tal beneficio;" (§41) en términos idénticos al artículo 225-12-1 del Código Penal francés sobre el uso de la prostitución.

La penalización de la compra de actos sexuales cumple el objetivo de luchar contra la trata de seres humanos con fines de explotación sexual, el proxenetismo y la delincuencia organizada. Al atajar la demanda de compra de actos sexuales y garantizar la protección de las víctimas, esta medida combate la explotación de los más vulnerables en nuestras sociedades.

Permitir la compra de actos sexuales en nuestras sociedades significa permitir la deshumanización y la mercantilización de las mujeres y las niñas, que son los principales objetivos del sistema de prostitución y de la trata con fines de explotación sexual. Afianza una desigualdad fundamental entre mujeres y hombres y un obstáculo a la dignidad humana.

 Además, aunque acogemos con satisfacción la reciente sentencia del TEDH en el caso Krachunova contra Bulgaria, que confirma el derecho a indemnización de una víctima de proxenetismo, deploramos el uso que hace de la expresión "trabajo sexual", que es contraria al lenguaje consensuado del derecho internacional y europeo y sirve de eufemismo para enmascarar la violencia de la prostitución.

Nosotros y nosotras, actores del sistema judicial, nos oponemos a la posible derogación de la penalización de la compra de actos sexuales en Francia y en otros lugares. Hacemos un llamamiento al Tribunal Europeo de Derechos Humanos para que proteja a las mujeres y niñas bajo su jurisdicción declarando alto y claro que no están en venta y que nadie tiene derecho a comprarlas.

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